Ressentiment, qui es tu ?
J’ai rencontré plusieurs fois Nietzsche (né en 1844-mort en 1900) pour lui demander de me parler du ressentiment. C’est un sujet qui a été, tout le temps de sa courte carrière de philosophe, au coeur de ses réflexions et qui m’intéresse aussi : je le vois « agiter la structure psychique » de nombre de mes patients.
Nietzsche a observé, beaucoup, en lui même, que le ressentiment nait dans des moments abrupts de la vie. Il survient quand une distance s’installe entre des choix possibles multiples que le jugement rend incompatibles. Tiraillé par des valeurs, prisonnier de sa logique, le « ressentimental » aura de la douleur, plus ou moins forte, quelquefois infinie, en observant que d’autres personnes, qui ont pu faire d’autres choix que les siens, s’en trouvent mieux: Ils tirent des avantages de leurs interprétations ou de leur arbitrage différent entre leurs valeurs morales. Il aura besoin de se rassurer en érigeant au rang de morale les valeurs auxquelles il aura donné la priorité .
Ainsi, le ressentiment, selon Nietzsche, a des origines complexes entre hiérarchies des règles morales d’un groupe d’appartenance et attractivité variable pour telle ou telle personne.
Ressentiment, où es tu ?
Notre ami, le philosophe Nietzsche a expérimenté et décrit que le ressentiment est un état d’âme qui a des conséquences profondes sur le tempérament et le comportement des individus. Il en a souffert longtemps. Néanmoins, c’est au plus fort de son effondrement psychique que la qualité de son oeuvre a été reconnue et après sa mort, en 1900, qu’il est vraiment lu. Il a certainement inspiré Freud (1856-1939) dans l’écriture de sa première oeuvre majeure sur l’inconscient (1900).
On peut ainsi affirmer que l’oeuvre de Nietzsche est une des sources de la psychologie.
Alors qu’à son époque, il n’avait pas la connaissance que nous avons sur le fonctionnement du cerveau, du corps et des émotions, il est déterminé à trouver des remèdes au mal qui le ronge lui même. Il cherche à mieux comprendre la douleur de se sentir faible et définit le « ressentiment »
Aujourd’hui, je lui présente ce que je crois: le ressentiment s’observe beaucoup dans les stress post traumatique.
Ressentiment, quand mourras tu ?
Je ne rappelle pas, lors de nos entretiens, à mon interlocuteur d’outre-tombe que son père et son frère sont morts tous deux suite à des accidents violents et que, dans ces années là, alors qu’il était jeune, il rêvait d’enterrements et d’orgues lugubres. Et c’est avec délicatesse que je lui présente le principe du trauma et du stress post traumatique.
En effet, j’ai le sentiment qu’il a souffert un trauma ou des traumas, qu’il en a conçu des sentiments douloureux et récurrents qu’il a essayé de combattre sans succès, puisqu’il en est mort à 44 ans, victime d’un effondrement physique et, par la suite, d’une perte totale de ses facultés mentales… …
Quoique expert sur le sujet, il en est mort avant que ne meure son ressentiment… (Empathie ou Morte de rire?… j’hésite)
La stratégie de défense de Nietzsche contre le ressentiment s’appuie sur la lucidité, la volonté et le discernement.
Je lui explique humblement mon point de vue sur les raisons de l’échec de sa méthode: Aujourd’hui, nous savons que le « stress post traumatique / ressentiment » produit des biais négatifs qui altèrent la lucidité, la volonté et le discernement. Il produit aussi une baisse d’estime de soi, des représentations négatives de soi, du monde, des autres et une perte de sentiment de liberté et d’espérance… Bref une dépression dans laquelle se noie toute volonté. … Et oui, ne devient pas fort, n’importe quel faible qui veut…
Bref la proposition de Nietzche est une résilience qui prend beaucoup de temps, demande beaucoup de maturité, et qui est accessible à bien peu de personnes.
Aujourd’hui les thérapies nouvelles permises par les progrès en sciences cognitives et en neurosciences changent la donne.
Nous sommes pressés, nous voulons vivre heureux chaque jour ! Chaque personne devrait pouvoir investir chaque jour comme un jour nouveau ou tout peut s’éclairer.
C’est pourquoi j’ai voulu interpeller « Nietzsche d’outre tombe » (N’est il pas mignon ainsi grimé à l’occasion de notre 2ème rencontre?) pour lui proposer d’hybrider ses concepts à nos technologies contemporaines en psychothérapies afin de traduire ses propositions dans des usages thérapeutiques actualisés.
Il a bien voulu s’intéresser aux ouvertures possibles offertes par la thérapie MOSAIC à condition que je lui prouve que j’ai bien compris ses propositions avant de les mettre en question.
Je lui présente donc méthodiquement ses propres théories, et nous vous invitons à les découvrir puisqu’elles sont présentées ici brièvement et simplement.
Je vous sers une citronnade ou un Mojito?
Les impacts sur le tempérament et les comportements
Nietzsche a vécu intimement des ressentiments douloureux.
Voyez sa triste figure alors que nous nous rencontrons pour la 1ère fois et qu’il revient de la mort!
Imaginez ses dilemmes et ressentis, alors même que nous parlons d’aimer la vie!
Il a défini le ressentiment comme un état d’esprit qui a un impact profond sur le tempérament et le comportement des individus …
Voici quelques points clés
1- Réaction Négative
Le ressentiment est une réaction négative envers ceux qui sont perçus comme dominants ou plus forts, plus puissants ou plus heureux. Cela se manifeste souvent chez les personnes qui, souvent par la comparaison ou par l’expression de leurs besoins en plaintes au lieu d’une expression en plein, se sentent impuissantes ou opprimées : victimes.
2- Envie et Jalousie
Le ressentiment génère de l’envie et de la jalousie envers ceux qui réussissent ou qui ont des avantages., même si ceux là ne sont pas conscients des avantages supposés que le ressenti lui reproche.
3- Mauvaise conscience
La culpabilité de ne pas arriver à réussir, à etre heureux, à atteindre ses objectifs (comme ceux qui y arrivent) produit chez le « Ressentimental » une mauvaise conscience : il se juge lui-même en permanence et ça ruine sa santé psychique.
4- Vengeance cachée et comportements passifs-agressifs.
La souffrance est telle qu’il y a absolue nécessité d’idéaliser la souffrance comme noble et vertueuse….
5- Négation de la Vie
Nous avons vu comment au lieu de sentir puis sentir encore autre chose et encore autre chose au fil du temps et de la vie, les individus ressentimentaux enroulent une pelote autour d’un même sentiment , senti et ressenti, jusqu’à en faire un poids énorme qui les immobilise dans des rancœurs envers eux meme et les autres. Ils sont bloqués, immobilisés. Ils n’avancent plus dans la vie, ils ne vivent plus (ou plus en plein, mais en plaintes, ou en silences douloureux ) : Ils sont concentrés, focalisés sur les aspects négatifs et douloureux de l’existence, plutôt que sur les possibilités et les joies.
6- Dévalorisation du Plaisir
Le ressentiment dévalorise le plaisir et la joie. Les personnes ressentimentales considèrent souvent le bonheur comme suspect ou immoral. S’ils utilisent la souffrance comme indicateur de valeur d’un probleme à résoudre, le plaisir comme adéquation entre leurs besoins et leurs expériences vécues n’a, en revanche aucune valeur. En effet, ils prennent moins leurs besoins en compte que leurs devoirs , le respect de leurs valeurs.
Le plaisir n’est pas, pour lui, l’objet d’une quête, car il ne peut servir à reconquérir les libertés apparemment perdues. Les ressentimentaux peuvent apaiser la douleurs et les tensions produites par la mise au silence des besoins par des addictions. (pour lesquels ils culpabilisent)… S’ils considéraient l’absurde de cette écologie, ils en pleureraient ou en riraient!
7- Recherche de Soutien
Dans leur plainte perpétuelle ou leur silence d’agneau sacrifié, ou leur docilité à la douleur, les individus ressentimentaux se vivent comme des victimes. Ils cherchent donc souvent du soutien, non pour sortir du ressentiment, ce qui invaliderait leur système de croyances, mais au contraire pour le valider. C’est ainsi que naissent les ressentis groupaux. Ils se rassemblent autour de critiques partagées des autres et se renforcent mutuellement dans leur vision polarisée, sectorialisée, du monde.
8- Rigidité Morale
Le ressentiment crée une rigidité morale. Les personnes ressentimentales sont souvent attachées à des normes strictes et à des jugements moraux inflexibles.
Aujourd’hui cher Friedrich, on s’entend appeler cette forme d’expression du ressentiment, un tempérament psychorigide, mais pour eux, cela peut être seulement de la fidélité ou de la cohérence par rapport à leurs valeurs.
9- Incapacité à Créer
En se concentrant sur la souffrance et la vengeance, le ressentimental limite sa propre capacité à créer et à innover: il freine son individuation et ne peut ressentir d’accomplissement. Il se sent comme dans un état de stagnation. Hélas c’est un état vraiment douloureux et nombre d’enfants éduqués par des parents inquiétés par la peur de mal faire (et qui trouvent à s’apaiser en se ralliant à des modes éducatives qui remplacent l’ecoute réelle, l’empathie, le lien authentique avec leurs proches), souffrent de cette sorte de stupéfaction de l’imagination.
Et oui… Tout ça!
Origine du Ressentiment :
Il y a trois origines au ressentiment: sociale, psychologique et cognitif. Elles sont étroitement liées et contribuent à la complexité de la naissance du ressentiment chez l’individu.
Origine Sociale du substrat au ressentiment
La morale ( valeurs partagées par un groupe et admises par les individus) trouve son origine dans la communauté. Les évaluations et les hiérarchies morales sont des expressions des besoins collectifs. L’individu adopte la morale du groupe dans lequel il cherche à appartenir. Ce n’est pas un effet de sa faiblesse mais de sa volonté : il veut se sentir adhérer au groupe auquel il veut appartenir et se laisse instruire par le groupe des valeurs qui l’animent
« Partout où nous rencontrons une morale, nous rencontrons une évaluation et une hiérarchie des actions et des instincts humains. Ils sont toujours l’expression des besoins d’une communauté ou d’un troupeau : Ce qui leur convient collectivement. C’est aussi la mesure supérieure pour la valeur de tous les individus. Par la morale, l’individu est instruit à être fonction du troupeau et à ne s’attribuer de la valeur qu’en tant que fonction. Cette objectification a pour effet de réduire l’estime personnelle voire à la blesser. Les conditions pour le maintien d’une communauté ayant été très différentes d’une communauté à l’autre, il s’ensuivit des morales très différentes.
Quoi qu’il en soit, La moralité, c’est l’instinct du troupeau dans l’individu »
Origine de l’Intérêt
L’adoption d’une dimension du corpus d’une morale groupale est motivée par l’intérêt personnel. Par exemple, l’humilité est préférable pour éviter les représailles des puissants. Nous appelons cela « attractivité cognitive », elle s’applique à toutes les activités humaines et s’évalue ainsi
Atractivité = Prégnance * Valeur / Coût.
La prégnance c’est la force de la visibilité ou perceptibilité de la présence de l’activité ou de la règledans notre culture
La valeur c’est la somme des valeurs que nous accordons à cette activité ou règle et le cout c’est ce que ça me coute, également dans différentes dimensions énergie, financier, temps etc…
(Quelle valeur a pour moi la proposition d’aller voir un match de foot seul ? entre copains ? à la télé ? au stade ? et quel cout pour ces différentes versions de l‘activité ? ) (quelles valeurs et quels couts ont pour moi la ponctualité, l’ordre, la propreté, l’esthétique du corps, la gourmandise … )
Origine Psychologique du ressentiment
Les sentiments sont les indicateurs de besoins satisfaits ou insatisfaits.
Le ressentiment nait d’un sentiment senti, et ressenti, et ressenti encore alors que le sujet se trouve face à un besoin qu’il ne peut satisfaire. La cause de cet empêchement, le sujet la croit extérieure. En fait, elle n’est que le fruit de la hiérarchie de ses intérêts. de l’attractivité cognitive qu’il évalue lui même ( en fonction de la proximité culturelle, de la valeur et du cout) des activités qu’il envisage. Les obligations ou empêchements qu’il s’imagine sont internes mais il les vit comme une pression extérieure.
Il vit les conflits entre les désirs et leurs limites comme une « perte de liberté » qui le rend « esclave » du système de valeurs qu’il a construit : Une part de lui désire quelque chose qu’une autre part de lui-même lui interdit. Il se sent privé de la liberté de satisfaire ses besoins et il devient esclave du conflit de ses parts.
Quand le ressentiment s’exprime chez un sujet, celui ci vit un stress qui altère la perception de son énergie vitale. Physiologiquement , il se sent faible. Symboliquement du fait de toutes ces pertes, il se sent méprisé aussi. Au siècle de Nietzsche, c’est une preuve de faiblesse sur le plan symbolique
En parallèle, il ressent la colère de ses besoins non accueillis et de la jalousie envers ceux qui s’autorisent ce qu’il s’empêche et qui ainsi lui semblent forts.
Les personnes perçues comme « faibles » se représentent que leurs limites sont le fruit de valeurs morales qu’ils sont obligés de respecter tandis que les personnes qui sont ressenties comme fortes les offensent. ça les fâche.
Ces valeurs morales quand elles sont partagées deviennent des ressentis groupaux et mouvements d’idée : comme le féminisme, l’écologisme, le libéralisme, le communisme, …. Tout ce qui se termine en « isme« …
En philosophie, on ne dit pas qu’une stratégie est bonne ou mauvaise, cela appartient à la morale. On souligne seulement que les groupes existent souvent du fait de valeurs partagés et que les contraintes produites par ces valeurs partagées produisent des tensions internes douloureuses chez les sujets.
C’est pour certains le prix de la sécurité que procure un groupe d’appartenance.
Pour notre ami philosophe, il y a moyen, avec de la force d’âme, de contribuer à un groupe sans souffrir de ressentiments. Nous verrons cela très bientôt.
Comment réduire ou faire disparaître le Ressentiment ?
Selon vos théories, ( plus que selon votre pratique, cher ami philosophe, convenez en!), la personne devrait pouvoir retrouver sa liberté et se ressentir fort parmi les forts à nouveau par :
Volonté de Puissance
L’action révèle la force, tandis que la vengeance ou le mutisme , comportements réactionnels gouvernés par les ressentis, renforce le ressentiment. Nietzsche affirme que par l’action s’exprime la volonté de puissance qui réside en chacun de nous, émanant de nos forces inconscientes ou pulsions. Elle nous pousse à nous améliorer et à croître, à devenir soi même en résistant à la tentation de conformité à des morales ou de mouvements de pensées en « isme » qui réduisent notre originalité et notre autonomie.
Amor-fati
Cette locution latine signifie « l’amour du destin » ou son acceptation. Accepter sa propre faiblesse sans envie ni jalousie, accepter son propre destin quel qu’il soit, sans le juger positif ou négatif, et accepter ce qu’il met sur notre route, nos dispositions, s’y rendre disponible et ouvrir de la disponibilités aux ressources qui surviennent ou qu’on va chercher.
L’Amor Fati permet de se réconcilier avec la réalité et d’en tirer parti. Comme vous l’avez si bien dit par cette locution citée sans cesse: « Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort »… Même si, de fait vous êtes mort de faiblesse…
Pardon
Le pardon permet de laisser de côté les ruminations et la colère. Le pardon envers soi-même et son propre destin, permettrait de vivre L’Éternel Retour qui s’interprète simplement par : « mène ta vie en sorte que tu puisses souhaiter qu’elle se répète éternellement. »
Pour Nietzsche, seuls les Hommes faibles déclineraient le fait de vouloir revivre leur vie éternellement, car nul esclave ne voudrait se soumettre ad vitam aeternam à aucune pression morale qui dicte ses choix aux individus. A contrario, un Surhomme y répondrait positivement et s’assurerait de revivre pleinement sa vie, notamment par le biais d’une forte volonté de puissance et d’un Amor fati et qui agit le plus souvent d’agir librement, et non de seulement réagir en esclave à ses ressentis.
Le Sur-Homme confiant Confiance en Soi
Le Sur-Homme a appris à cultiver la confiance et l’affirmation de soi…. Il est celui qui tire parti au maximum de la volonté de puissance. Il contrôle ses pulsions et s’élève en aimant la vie. Quels que soient nos échecs pourquoi ne pas réessayer pour vérifier si nos ressources n’évoluent pas ? ça serait donner plus de valeurs aux objets que notre désir nous désigne au lieu de s’en détourner par peur de ne pouvoir y accéder.
En résumé
Le point de vue de Nietzsche à la fin de sa vie était que le ressentiment est un état d’esprit complexe qui influence profondément la façon dont nous percevons le monde et interagissons avec les autres.
Il peut être un obstacle à la croissance personnelle et à l’épanouissement.
Il peut être surmonté en agissant, en acceptant, en pardonnant et en cultivant la confiance en soi.
C’est un moyen de s’insérer dans le monde en participant de façon authentique, en vérité avec soi même, et de contribuer en donnant le meilleur de soi pour que les autres puissent donner le meilleur d’eux même.
Vous l’avez déjà vécu: c’est se sentir etre la bonne personne, au bon moment, au bon endroit. Retrouvez cette sensation…. Peut être récemment, peut etre dans votre enfance.
Nietzsche nous invite à transcender nos faiblesses pour devenir plus vrai…. Et peu importe si la vie est courte puisqu’elle recommence sans cesse toujours à l’identique dans les même affres et les même dilemmes. (Oui, vous avez déjà vu des films de sciences fictions qui s’inspire de l’Eternel Retour et de l’Amor Fati.)
Et du point de vue critique ?
Satané ressentiment !
Le ressentiment active en lui même, ses propres freins à la guérison pour s’installer rapidement et conditionner durablement les personnes et les peuples. Il les induit à produire des morales douloureuses, à accepter les soumissions, à transformer les spiritualités sensées les élever en religiosités qui s’opposent aux contemplations vivantes qui les ont suscitées.
Ainsi, il laisse les faibles rester faibles et les forts rester forts et s’envier ou se mépriser. C’est comme si il condamnait chacun à rester inscrit dans sa condition. Il tue l’espérance et la charité.
C’est ainsi que , cher ami Friedrich, alors que vous avez aussi proposé un chemin d’éveil ou de réveil à la vie pleinement sentie et appréciée, vous avez été souvent mal compris quand on pensait que vous aviez défini des « races » de surhommes et de sous-hommes.
Et aujourd’hui ?
A l’issue de cet exposé de l’essentiel de sa philosophie, J’ai bien vu que Friedrich avait du mal à dissimuler son plaisir d’avoir été tant lu et discuté. Mais oui, il m’a dit qu’il avait même apprécié mes critiques et qu’il acceptait de confondre ce qu’il appelle Ressentiment avec ce qu’on nomme aujourd’hui par Trouble du Stress Post Traumatique (TPST), alors que, tout pareil, ils génèrent des croyances qui activent contrôles et évitements, affectent la perception des couts et de valeurs.
Le TSPT rend souvent maintes activités inaccessibles et affecte, tout pareil, le sentiment de liberté.
Alors j’ai carrément proposé à Nietzsche de se préparer à me faire lui aussi un retour de ce que j’étais en train de lui présenter: TPST et thérapie nouvelles de ces traumas. Au final, lui ai-je proposé, vous pourriez rédiger un addenduim à votre oeuvre maitresse sous la forme d’une démarche de résilience (il a fallu lui expliquer le mot , il ne connaissait pas !) qui s’inscrive dans sa philosophie optimiste et qui utilise toutes les techniques thérapeutiques que les neurosciences ont développé dans notre siècle pour illuminer cette résilience.
Nous avons pris quelques semaines, à arpenter les chemins les plus beaux (il aime marcher, comme beaucoup de philosophes) ou à se reposer en terrasse tandis que je lui exposais les rouages de ma pratique plurielle entre thérapie MOSAIC, Techniques de restructuration cognitive, communication non violente, Etats du moi, Pleine conscience …
Tout heureux de pouvoir écrire post mortem, il nous a livré une œuvre que nous vous présentons avec émotion.
« À l’âme tourmentée par le ressentiment »
Friedrich Nietzsche, 2024
Cher ami, toi qui te sens vidé, épuisé par le constat répété de ton inefficience, je me présente à toi pour te guider : Je suis Nietzsche, le philosophe errant, et je scrute les abîmes de l’âme humaine.
Laisse moi t’offrir une voie vers la guérison. Suis moi.
(En vrai c’est carrément moi qui l’ai sorti de sa tombe et qui lui ai montré le chemin de la lumière dans nos belles calanques Marseillaises)
Le Diagnostic
Ton ressentiment n’est pas seulement une simple jalousie passagère ou une envie. Ce vide de l’inefficience, de la solitude et des peurs en collection, c’est un stress post-traumatique, une blessure profonde ou une offense répétée à ton être . Tu te sens inefficace, vidé, Tu te sens impuissant, incapable de changer le cours des choses, cela te ronge, et tu perds conscience de tes propres ressources.
La Thérapie
Je te propose un Pont Vers la Résilience
Imagine un pont suspendu au-dessus du gouffre du ressentiment. Ce pont est tissé de fils puissants, chacun représentant un matériau thérapeutique différent. Appelé FELIX RESILIA (en référence et écho à AMOR FATI) , il vous propose de de ressentir, non pas intellectuellement, vos limites et interdictions, dans un destin futur mais physiologiquement, ici et maintenant , accordés à votre vivance, les forces et possibilités auxquelles vous aspirez. Elles existent en vous car vous les avez déjà utilisées et elles résident dans votre mémoire émotionnelle. Grâce aux stimulations bilatérales et la synchronisation neuronale, vous pourrez investir et amplifier ces facettes désirées de votre personnalité. Vous quitterez la rive et ses ornières où vous étiez esclave de vos représentions post traumatiques.
Emprunter ce pont est un voyage initiatique qui activera votre potentiel de liberté et apaisera votre mémoire douloureuse.
Regarde ce pont sans ombres ni détours. Tout droit, il s’envole et vous extirpe de votre état de faiblesse dans une expérience lumineuse et agréable.
Sentez, voyez, ces rocs solides, ce pont qui s’y ancre et qui vous accueille. C’est un lieu sûr. Observez l’immensité du jour, le silence de la lumière saturée le blanc et l’argent de la mer, la vie des couleurs qui jaillit comme une source. Par les stimulations sensorielles, vous vous rendez justice et vous investirez et amplifierez un présent léger, apaisé, et joyeux !
**Le Fil Humaniste** :
- Regarde toi dans le miroir de l’acceptation. Accepte ta faiblesse, mais sans te condamner et sans culpabiliser : personne n’est ton ennemi. Tu n’as pas d’ennemi.
- Écoute les autres, partage leurs fardeaux. La compassion est un baume pour l’âme.
- Tu retrouveras de l’espérance et de l’amour pour toi-même, de l’estime et de la volonté pour avancer à nouveau dans la prise en compte de tes besoins.
- Tu discerneras tes besoins fondamentaux de tes désirs qui ne sont que des stratégies parmi d’autres stratégies possibles.
**Le Fil Comportemental** :
- Marche sur ce fil avec détermination. Expose-toi à des situations qui te rappellent ton inefficience.
- Pas à pas , observe et découvre avec recul ou hauteur de vue qu’il y a moults chemins.
- Pas à pas : Explore les et retrouve le mouvement. C’est la vie, tu réapprends à agir.
- Pas à pas, tu goutes à la liberté.
- Pas à pas, tu éclaires les chemins nouveaux devant toi et tu réalises que tes vérités douloureuses et encombrantes, sont des croyances limitantes.
- Chaque petit pas est une victoire contre le ressentiment.
**Le Fil MOSAIC**
- Démêle les fils de ton histoire. Explore tes ressources cachées, tes talents oubliés.
- Sens en toi , au niveau de ton centre de gravité une sensation et un nouveau motif, une mosaïque de force , de stabilité, d’unité, d’énergie et de résilience.
- Connecte-toi à ton système nerveux. Respire profondément, active et aligne tes ressources internes
- Trouve la sécurité, la force, la stabilité, l’unité en toi-même, même dans l’inefficience.
- La sécurité apaise le ressentiment et te laissera l’espace pour reconstruire la liberté désirée
- Ferme les yeux projette toi , avec ton corps dans les ressentis d’une future réalisation par la force de ces ressources retrouvées et laisse les sensations s’inscrire en toi
- Puis laisse les souvenirs douloureux de tes échecs flotter devant toi . Suis-les, observe-les, mais ne les laisse pas te submerger tandis que tes ressentis restent alignés avec l’audace de la force de tes ressentis victorieux inscrits en toi à nouveau.
- Le mouvement des yeux ou le son bilatéral alterné te libérera.
La Transformation
De la Faiblesse à la Force , de la Perte à la Reconnaissance, chaque pas sur ce pont est une transformation. Tu n’es plus seulement un être ressentimental. Tu deviens un créateur de toi-même. Ton ressentiment se dissout dans l’acte, dans la compassion, dans le mouvement des yeux. Tu deviens un artiste de toi-même, un guerrier de la conscience.
La Guérison
Le Pont Vers l’Authenticité Au bout du pont, il y a la guérison. Ton ressentiment se transforme en une force nouvelle. Tu n’es plus un esclave de l’inefficience, mais un créateur de sens.
Cher ami, traverse ce pont. Laisse les fils t’entourer. Et peut-être, un jour, tu te surprendras à sourire, libéré du fardeau du ressentiment….
Il est temps d’envisager un avenir radieux, la résilience alliée à l’ Amor Fati nous ouvre la porte d’un nouvel art de vivre infiniment désirable : la FELIX RESILIA.
Si vous avez apprécié notre discussion, ne restez pas à lire. Trouvez sur votre chemin le pont qui vous libèrera et vous permettra, tourné vers vos besoins profond et votre besoin fondamental, de retrouver la force et de vous aimer. En plénitude.